Les Clans

Un jour, vers 1600...

 

 

Un jour, un ami écossais du clan Mackenzie m’a raconté une petite anecdote qui me laisse encore aujourd’hui pantoise. A vrai dire ce n’est pas tant l’histoire elle-même qui me fît froid dans le dos que le petit sourire qu’il eut à la fin de son récit…

Les Mackenzie étaient autrefois un des quatre clans les plus puissants dans le nord de l'Écosse. Mais, contrairement à leurs homologues, ils sont arrivés au summum de leur puissance en agissant comme agents royaux pour les rois écossais successifs et ils étaient connus pour être les hommes forts de la monarchie dans le nord. Ce qui n’était pas pour plaire aux clans rebelles à la royauté et notamment aux Mac Donald de Glengarry et de Clanranad, qui saisissaient tous les prétextes pour en découdre avec les Mackenzie au cours de raids sanglants. Mais les Mackenzie avaient d’autres ambitions que de petits raids sans envergure. Et après des siècles de mécénat royal, d'intrigues et d'ambitions impitoyables, les Mackenzie réussirent à se bâtir un empire qui s'étendait de la côte est de l'Ecosse à l'archipel des Hébrides à l'ouest. Bien évidemment la croissance du pouvoir Mackenzie s’est presque toujours faite au détriment des autres clans et en particulier de celui des Macleod de Lewis beaucoup moins puissants que les Mac Donald et donc plus vulnérables.

Au début des années 1600, l’île de Lewis, ainsi que de nombreuses autres îles des Hébrides, était considérée comme quasiment ingouvernable et les Macleod étaient une épine dans le pied du Roi James VI qui était incapable de pacifier cette partie turbulente de son royaume. Il faut dire que James VI, roi des écossais, avait une aversion frisant la haine pour la culture gaélique et les Highlanders en particulier. Il les considérait comme fous, mauvais, incultes et barbares : l'antithèse même de la société civilisée. Mais en raison de l'éloignement des Highlands de son gouvernement à Edimbourg, il ne pouvait pas faire grand chose aussi le roi eut l’idée géniale d'utiliser les clans sur lesquels il avait une influence et il n’eut aucun scrupule à exercer son autorité royale.

C'est ainsi que le chef Colin Mackenzie, avec la royale bénédiction de sa majesté James VI, sauta sur l’occasion et se porta volontaire pour envahir l’île de Lewis avec une armée de 700 hommes. Déterminé à récupérer les terres des Macleod, Colin Mackenzie se déchaîna, balayant tout sur son passage dans une campagne particulièrement vicieuse et sanglante. Acculés, les Macleod furent forcés de se replier dans leur forteresse de Birsay sur l'île rocheuse de Bearneray. Sans nul doute, ils se sentaient en sécurité sur leur rocher,  Bearneray ayant résisté à de nombreux sièges auparavant. Mais le chef du clan Mackenzie était aussi impitoyable que rusé.

Tous les Macleod ne furent pas en mesure d'atteindre la sécurité de la forteresse et Colin Mackenzie sauta sur l’occasion. Les retardataires Macleod étant surtout composés de femmes et d’enfants, les Mackenzie furent prompt à la manœuvre. Et en un rien de temps, tout ce petit monde fut arrêté, parqué sur un îlot rocheux non loin de la forteresse de Birsay et abandonné à la marée montante.

Les Macleod coincés dans leur forteresse, qui avait une vue imprenable sur le rocher, furent confrontés à un choix difficile : abandonner leur position et sauver leurs proches ou bien les regarder se noyer. Ils tergiversèrent quelques heures mais lorsque les cris de leurs femmes et de leurs enfants devinrent plus forts au fur et à mesure que la marée montait, ils n’eurent pas d’autre choix que de se rendre aux Mackenzie. 
C’est à ce moment-là du récit que mon ami releva la tête, révélant un petit sourire victorieux… 

Quatre cents ans sont passés depuis mais une chose est sûre, les descendants des highlanders n’ont pas oublié les petites rivalités entre clans (grâce à une tradition orale bien entretenue par les anciens). Souvent ils s’en amusent mais parfois elles peuvent dégénérer en bagarre le soir après un verre de trop au pub. Il arrive aussi que la raison de la brouille remonte à des générations et qu’elle se soit perdue avec le temps mais d’après mon ami, il y a toujours une bonne raison pour qu’une bagarre commence entre un Mackenzie et un Mac Donald… ou un Macleod…

Le Clan MacDougall

 

Mac Dougall : fils de Dougall (Mac : « fils de »)
Devise du clan : Buaidh no bas (la victoire ou la mort)
Plante sur le badge : bruyère cendrée
Animal symbole : le corbeau

 

 

Comme les MacDonald, les MacDougall descendent de Somerled, roi des Hébrides et Regulus d’Argyll. Il était surnommé le Seigneur des îles. Somerled était d’origine scandinave, Norvégien plus exactement. Somerled signifie en gaélique « guerrier de l’été ». Il était un chef de guerre et politique très puissant au XIIe siècle.

Le clan MacDougall doit son nom à Dughall mac Somhairle, le fils aîné de Somerled, qui, après la mort de son père en 1164 lors de la bataille Renfrew, détient la plupart de l’Argyll ainsi que des îles comme l’île de Mull, Lismore, Jura, Tiree, Coll, Iona et d’autres. 

Le nom Dougall, ou Dugald, vient du gaélique dubh-gall, signifiant « étranger sombre ». Les descendants de Dougall sont connus comme les « rois des Isles du Sud et les seigneurs de Lorn ». Son fils Duncan et son petit-fils Ewen, construisent des châteaux pour défendre leurs vastes territoires, comme à Dunstaffnage, Dunollie, Duntrune, Aros, Cairnburgh, Dunchonnel et Coefffin sur les îles. Dunollie est un château fortifié qui date du VIe siècle et est le siège principal du clan. Duncan bâtit également le prieuré d’Ardchattan où les chefs du clan seront enterrés jusqu’en 1737.
Lors des guerres d’Indépendance, les Mac Dougall supportent le roi Jean d’Ecosse puis William Wallace mais sont plus tard confrontés aux partisans du roi Robert Ier d’Ecosse au cours des guerres civiles écossaises.

Alasdair Mac Dougall épouse la sœur de John Comyn du clan Comyn, l’homme le plus puissant d’Écosse. Le fils de John, dit le « Rouge », est second dans la ligne de succession du trône après les Balliol. Mais c’est à cette époque que Bruce décide de s’emparer de la couronne. Il tue le Comyn le Rouge à Dumfries, et les Mac Dougall entrent alors dans une guerre qui se termine par la destruction du clan Comyn et la perte des îles par les Mac Dougall au profit de Bruce.
Bruce mène alors une force de 3 000 hommes face aux Mac Dougall. Les Mac Dougall perdent alors une vaste partie de leurs terres en Argyll qui passent aux mains des Campbell, pour leur loyauté au roi Bruce. Une réconciliation interviendra cependant avec la famille grâce à l'union de Joanna une petite-fille de Robert Ier d’Ecosse avec John Mac Dougall de Lorn fils de John Baccach Mac Dougall Ve seigneur de Dunollie et de Lorn.

Au XVIIe siècle, durant la guerre civile contre l’Angleterre, le clan Mac Dougall se range dans le camp royaliste et en 1645 le chef Alexander Mac Dougall mène 500 de ses hommes au combat. Après la défaite de John Graham, 1er marquis de Montrose, une armée menée par David Leslie est envoyée en Argyll pour traiter avec les sympathisants royalistes. Quand la monarchie des Stuarts est restaurée, les Mac Dougall retrouvent leurs terres.

Au XVIIIe siècle, au cours des révoltes Jacobites le clan Mac Dougall soutient la cause Jacobite qui vise à restaurer les Stuarts sur les trônes d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande. Le clan participe en 1715 à la bataille de Sheriffmuir qui verra la défaite des Jacobites face aux troupes anglaises. Le chef du clan Mac Dougall est forcé de s’exiler, mais il reviendra plus tard en Ecosse où il vivra comme un fugitif. Il sera pardonné en 1727.
Son fils et prochain chef, Alexander Mac Dougall, ne prend pas part aux révoltes Jacobites de 1745 et 1746, bien que son frère et quelques-uns de ses hommes se battent aux côtés des Jacobites lors de la bataille de Culloden en 1746. La force armée du clan à cette époque est de 200 hommes.

 Le Clan MacIains Mac Donald de Glencoe

 

Cri de guerre : Fraoch Eilean
Le dernier crest (blason) enregistré pour les Mac Iain Mac Donald de Glencoe est une main tenant un Sgian dhu (qui signifie dague sombre), entouré d'une couronne de laurier ouverte. 

 

 

Glencoe n’apparaît officiellement dans les archives que vers le XIIe siècle et semble avoir été une possession du grand chef Somerled au même titre que les îles et une vaste étendue de la partie continentale de l'ouest de l'Ecosse. Dougall, le fils aîné de Somerled, ancêtre des Mac Dougall de Lorn et d’Argyll, en hérita avec le nord du continent. Dans les guerres de succession au trône d’Angleterre et d’Ecosse du début du XIVème siècle, les deux grandes maisons héritières en lien direct des fils de Somerled s’opposent. Et alors que les Mac Dougall se battent aux côtés de Jean Baliol et Comyn le Rouge, les Mac Donald, descendants de Ranald le deuxième fils de Somerled, ont choisi le camp de Robert Bruce prétendant légitime au trône. Au cours des guerres qui suivirent pour conquérir les trônes d’Ecosse, d’Irlande et d’Angleterre, Angus Og Mac Donald, arrière-petit-fils de Ranald, se distingua avec son clan lors de la bataille de Bannockburn. Il fut récompensé pour sa fidélité et sa bravoure et reçut les terres de Morvern, Ardnamurchan et Lochaber, confisquées aux Mac Dougall en raison de leur traîtrise envers Robert Bruce. Par la suite, John, le fils aîné d’Angus Og, devint le nouveau Seigneur des Isles, et son plus jeune fils, Iain Fraoch, (« Iain de la Bruyère », fils naturel) reçut Glencoe. Iain Fraoch fortifia son droit sur Glencoe en épousant la fille de Dugal MacEanreug et créa un nouveau clan membre de la grande famille des Mac Donald et lui donna son nom : Mac Iain de Glencoe ; à ne pas confondre avec les Mac Iain d’Ardnamurchan qui descendent de Iain Sprangaech, non pas par d'Angus Og, mais par Angus Mor, le père d’Angus Og.

Les chefs successifs de la Seigneurie des Isles de la grande maison des Mac Donald perpétuèrent la tradition de révolte, menaçant la stabilité du trône d'Écosse ; pendant que les chefs des clans de moindre importance comme Mac Iain de Glencoe et Mac Iain d’Ardnamurchan démontraient une prédisposition naturelle à s’engager dans des entreprises guerrières sans foi ni loi à plus petite échelle, mais qui n’en étaient pas moins dangereuses. Sous le règne de James VI, Mac Iain d’Ardnamurchan lança un défi ouvert aux pouvoirs de la loi et de l'ordre et devint une véritable terreur pour une grande partie de la côte ouest de l'Écosse. L'histoire dit de lui que lors des raids qui l'ont emmené sur les eaux étroites du Loch Linnhe, il a imaginé de peindre un côté de sa galère en blanc et l'autre en noir de sorte que ceux qui le remarquaient à l’aller remontant le loch pour piller et brûler ne puissent à son retour le reconnaître et l'attaquer avec son butin à bord. Bien que les Mac lan de Glencoe juraient n’avoir aucun rapport avec les expéditions de piraterie de leurs parents, ils furent tout de même soupçonnés d’y avoir participé à un moment ou un autre et pour un étranger, faire la différence entre les deux clans était quasiment impossible. 

Au fil du temps la maison des Campbell tissa sa toile et augmenta son influence au sein du gouvernement anglais, alors que les Mac Donald s’enfonçaient un peu plus dans la rébellion et que les Mac Ian d’Ardnamurchan (et certainement ceux de Glencoe aussi), accentuaient leurs raids sur les terres des Campbell. La lutte entre les deux clans atteint son paroxysme au XVIIème siècle, lorsque les Campbell se sentant enfin assez forts firent face à leurs rivaux Mac Donald et les vainquirent d’un seul coup. Et lors des guerres civiles sous Charles Ier, alors que le marquis de Montrose chef de la rébellion était battu à Philiphaugh, le marquis Campbell d’Argyll se retrouva à la tête des forces gouvernementales. Il saisit l'occasion pour envoyer les armées du Pacte d’Union démolir les derniers bastions des Mac Donald et des Mac Dougall, brûlant les forts de ce dernier à Gylen et Dunnollie près d'Oban et en profita pour massacrer les trois cents Mac Donald qui gardaient le château de Dunavertie à l'extrémité sud du Kintyre.

Ces événements furent le prétexte, pendant le demi-siècle qui suivit, pour les Mac Iain de Glencoe et avec l’aide des Mac Donald de Glengarry, d’accentuer les pillages sur les terres des Campbell qui se trouvaient à l'ouest de Glencoe. Pour des raisons purement géographiques les terres qui souffrirent le plus de ces incursions furent celles de la branche cadette de la famille des Campbell d’Argyll : les Campbell de Glenurchy, dont le chef devint comte de Breadalbane et de Hollande sous Charles II. Lors d’une fête de mariage qui se passait à la forteresse de Glenurchy de Finlarig sur le Loch Tay, l’alerte fut donnée que les Mac Iain de Glencoe étaient en train de voler le bétail des Campbell. Aussitôt les invités du mariage se lancèrent à la poursuite des voleurs et une rixe particulièrement sanglante eut lieu dans le vallon. Mais le pire advint pour les Campbell de Glenurchy lorsque les Mac Iain de Glencoe et les Mac Donald de Glengarry profitèrent de leur retour après la bataille de Killiecrankie pour faire un raid chez Robert Campbell de Glenlyon, l’homme de main du comte de Breadalbane. Ils le dépossédèrent de ses bovins et de ses objets de valeur et firent de lui un homme totalement ruiné.

Cette inimitié et ces événements ont certainement été la cause immédiate du tristement célèbre « massacre de Glencoe ». Et ce sont les circonstances même de l'affaire : la trahison, les personnes concernées et le site géographique incomparable dans lequel ce drame tragique eut lieu, qui donnèrent son caractère exceptionnel et sa notoriété à cet acte ignoble. Les maîtres de la littérature comme Sir Walter Scott et lord Macaulay contribuèrent également à sa mise en lumière. 

Lorsque le Maître de Stair ordonna le massacre et que Robert Campbell de Glenlyon déchaîna ses troupes, le clan comptait environ deux cents combattants aguerris mais aucun ne put se défendre. Parmi ces hommes, près de cent soixante purent s’échapper et avec quelques femmes et enfants, ils s’enfuirent dans les collines enneigées et marchèrent près de douze miles (environ dix-neuf kilomètres), avec par endroit de la neige jusqu’à la taille, avant de trouver un refuge sûr. Leurs maisons furent totalement brûlées et leurs moyens de subsistance (près de douze cents têtes de bétail, des chevaux et un grand nombre de moutons et de chèvres), furent emmenés à Fort William sur ordre de Glenlyon pour remercier la garnison.

Il se passa trois ans avant qu’une enquête sur les circonstances et les responsabilités dans ce massacre soit ordonnée par le gouvernement. Le rapport de la Commission royale mit tout le blâme sur le Maître de Stair et blanchit les Campbell. Et bien que la seule punition de Stair fut de se retirer pour un temps de la vie publique, il a été dit lorsqu’il est décédé en 1707, qu’il s’était donné la mort. Dans la plus pure tradition des Highlands, la conséquence directe du massacre s’est traduite par l’apparition d’une malédiction sur la maison de Glenlyon. Peu de temps après le massacre, Robert Campbell de Glenlyon, sous le poids de la culpabilité et du remord, s’enfonça dans l’alcool et les dettes de jeu. Il dut quitter l’armée et prendre une retraite anticipée. A cette occasion, il aurait dit : « La malédiction de Dieu sur Glenlyon est ici. Je suis un homme malheureux et ruiné ! ».

Sir Walter Scott raconta dans une de ses œuvres une anecdote très romantique suite au massacre de Glencoe. Au cours de l'Insurrection de 1745, l'armée des Highlands, prit Edinburgh et l’état-major des rebelles craignit que les hommes de Glencoe puissent chercher à se venger en brûlant la maison de Newliston, siège de Lord Stair, dont l'ancêtre avait ordonné le crime. Aussitôt, il fut convenu qu'un homme protégerait le lieu. Mac Donald de Glencoe entendit parler de cette résolution et jugeant son honneur impliqué, demanda que la garde incombe aux hommes de son propre clan. Le prince Charles Edouard accepta et l’on raconta partout : « Les Mac Donald ont gardé de la moindre blessure la maison de l'homme d'État cruel et rusé qui avait conçu et dirigé le massacre de leurs ancêtres ».

En raison de ses fantômes et de sa magnificence, la vallée de Glencoe est visitée par des milliers de touristes chaque année et on peut voir au-dessus de la petite maison Clachan d’Invercoe les ruines grises des maisons, vestiges de la tragédie de ce terrible matin de Février 1692. 

Au début du siècle dernier, Ewan MacDonald, le chef de l'époque, transmis ses terres à sa fille et unique héritière et vers la fin du siècle Glencoe a été acquis par un grand homme d'État canadien qui a pris le titre de Lord Strathcona.

Les chefs du clan sont traditionnellement enterrés sur Eilean Munde, une petite île sur le Loch Leven, en face de Ballachulish. Sur ce site une chapelle a été construite par Saint Fintan Mundus qui venait de Iona et s’est installé sur l’île au septième siècle.

Le Clan MacDonad

 

Le clan Mac Donald est le plus grand des clans des Highlands. Le premier nom gaélique "Domnuill" a été anglicisé en "Donald". Le Donald original était un petit-fils du puissant roi Somerled qui a chassé les Vikings au 12e siècle. La mère de Somerled était scandinave et son père était un descendant des rois du Dalriada. La famille a été fondée en Islay et a étendu son territoire sur le continent. L’arrière petit-fils de Donald, John d'Islay, est connu comme Lord of the Isles (Seigneur des Isles) et les détenteurs ultérieurs du titre sont devenus assez puissants pour défier le roi d'Ecosse. Le Seigneur des Isles avait son propre parlement à Finlaggan sur Islay. Finalement, le Seigneur des Isles a été défait en 1493 par le roi Jacques IV et les diverses branches du clan ont évolué sous leurs propres chefs. Les principales branches étaient issues du clan Donald de Sleat (île de Skye), et clan Donald de Clanranald (Moidart, Glengarry, Lochaber et Glencoe). 

La ligne Glengarry a adopté l'orthographe MacDonnell. Les Macdonell de Keppoch descendaient d'Alastair, troisième fils de John, premier Seigneur des Isles. Leurs terres étaient sur le continent dans le Lochaber ; ils sont parfois connus sous le nom du clan Ranald de Lochaber. La dernière bataille des clans des Highlands a eu lieu entre les MacDonell de Keppoch et les Mackintosh de Mackintosh dans le Lochaber en 1688.

Les MacDonald de Clanranald ont participé à la bataille de Sheriffmuir en 1715 et de Culloden en 1745 lors des soulèvements Jacobites. Au cours du soulèvement de 1715 le clan MacDonell de Glengarry combattu pour la cause Stuart à la bataille de Sheriffmuir. Quand le capitaine du clan Macdonald de Clanranald a été tué, Alasdair de Glengarry a pris sa place pour mener les hommes à la bataille. En 1716, Alasdair a été élevé à la pairie en tant que Seigneur Macdonell par James Francis Edward Stuart (Jacques François Stuart), (le Vieux Prétendant ), mais ce titre n’était bien sûr reconnu que par les Jacobites. 

Au cours du soulèvement de 1745, Alasdair Ruadh, treizième chef de Glengarry, a été capturé par une frégate anglaise alors qu’il revenait de France pour rejoindre le Prince Charles Edouard Stuart. Il a été emprisonné dans la Tour de Londres jusqu'en 1747. Cependant, six cents hommes des Macdonell de Glengarry ont pu rejoindre le prince Charles Edouard, sous le commandement de MacDonell de Lochgarry et ont été impliqués dans un grand nombre de batailles, dont la bataille de Prestonpans en 1745 où ils ont été victorieux. L'année suivante, ils ont également combattu à la bataille de Falkirk et à la bataille de Culloden.

Beaucoup de Mac Donalds ont émigré en Amérique du Nord et d'autres régions du monde dans le 18ème et 19ème siècle. 300 Mac Donald de Clanranald ont émigré à l'île-du-Prince-Édouard en 1790 et les Mac Donnell de Glengarry se sont installés dans l’Ontario et ont créé le comté de Glengarry.

 LE CLAN MAC DONELL DE GLENGARRY

 

Devise du clan : Cragan Un Fhithich (Le rocher du corbeau)
Emblème végétal du clan : la bruyère.

 

 

Le clan tire son nom de la rivière Garry qui traverse le Glen pour aller rejoindre le Great Glen à l’est, à 25 km environ de Fort William. Glengarry est dans le Lochaber et fait partie de l’ancien Royaume de Moray qui appartenait aux Pictes. Les Mac Donell de Glengarry et Mac Donald de Glengarry sont un seul et même clan. Les deux noms s’emploient encore aujourd’hui mais il est plus fréquent d’utiliser l’écriture Mac Donell que Mac Donald pour désigner le clan. 

La branche Glengarry du Clan Donald provient du mariage de Ranald, fils de John d'Islay, Seigneur des Isles, et d’Amy Macruari, héritière de vastes terres dans les Hébrides extérieures. C’est leur deuxième fils Donald qui fonde la lignée des Glengarry.

Glengarry n'a pas joué un rôle important dans la politique du Clan Donald jusqu'à la fin du XVe siècle. Les droits traditionnels des chefs ont été remplacés par des relations féodales dans lesquelles la Couronne était le supérieur hiérarchique ultime. Dans le cadre de la politique royale de pacifier les Highlands, la plupart des chefs étaient soumis à James V d’Ecosse et devaient signer une charte avec lui. Le clan Mac Donald de Clanranald a accepté la charte en 1494. Cependant Alexander de Glengarry n'a pas signé la charte en même temps qu’eux, ce qui suggère qu'il a continué à avoir une attitude rebelle à cette époque-là. Enfin, en 1531, il est soumis à l'autorité royale et est gracié pour les infractions passées.  Et en mars 1539, Alexander, chef de Glengarry, reçoit une charte de James V qui lui accorde les terres de Glengarry et Morar, la moitié des terres de Lochalsh, Lochcarron, Lochbroom et le château de Strome. Cela n'a pas empêché Alexander l’année suivante, d’attaquer Donald Gorm Mac Donald de Sleat pour récupérer la Seigneurie des Isles. Donald Gorm a été tué lors de l’attaque du château de Eilean Donan et la rébellion s'est effondrée d’elle-même. Par la suite, Alexander de Glengarry était parmi les chefs rebelles qui ont été dupés et attirés par James V à Portree pour une réunion des chefs. Il a été arrêté et emprisonné à Edimbourg où il est resté enfermé jusqu'à la mort du roi en 1542. Alexander de Glengarry mourut lui-même en 1590 après une vie de rebelle. Son fils Angus était plus astucieux politiquement parlant et a utilisé l'influence de son beau-père, le chef du clan Grant, pour obtenir une charte de James VI d’Ecosse, retrouvant ainsi dès 1574 ses terres ancestrales. 

Le fils d’Angus était Donald, le 8e chef de Glengarry. Il a vécu près de 100 ans, et pendant sa chefferie, Glengarry a été érigée en baronnie. En Mars 1627, il a obtenu une charte royale qui a érigée Glengarry en baronnie libre. Mais Donald n'a pas toujours profité de la faveur royale. En effet, une année plus tôt, il avait été invité à se joindre au Seigneur Ochiltree, le représentant du roi, à bord d'un navire pour discuter de la politique royale pour les îles. Donald n'était pas d'accord avec les plans du roi et par conséquent il fut arrêté et emprisonné. Lors des guerres civiles qui suivirent, Donald était trop vieux pour mener ses hommes aux combats et il passa le flambeau à son petit-fils Aeneas qui devint le 9e chef du clan Mac Donell de Glengarry. Aeneas s'est battu avec le marquis de Montrose contre le Marquis d'Argyll à la bataille de Inverlochy en 1645. Il a aussi combattu pour la cause des Stuarts contre Oliver Cromwell à la bataille de Worcester en 1651. Les royalistes ont été vaincus et Aeneas a pu s’échapper mais ses terres de Glengarry lui ont été confisquées par Cromwell. A la Restauration, ses propriétés lui ont été retournées et il a été élevé au titre de Seigneur Mac Donell et Aros, mais Aeneas est mort sans héritier et le titre a disparu avec lui.

Au cours du soulèvement Jacobite de 1715, le clan Mac Donell de Glengarry a combattu pour la cause Stuart à la bataille de Sheriffmuir. Quand le capitaine du clan Mac Donald de Clanranald a été tué, Alasdair de Glengarry a rallié les clans pour les mener au combat. En 1716, Alasdair a été élevé à la pairie en tant que Seigneur Mac Donell par Jacques François Stuart (le Vieux Prétendant) pour le remercier de son soutien et de sa bravoure au combat, mais ce titre n’était reconnu que par les Jacobites. 
Au cours du soulèvement Jacobite de 1745, Alasdair Ruadh, treizième chef de Glengarry, a été capturé par une frégate anglaise alors qu’il revenait de France pour rejoindre la Cause. Il fut aussitôt emprisonné à la Tour de Londres et n’en fut libéré qu’en 1747. Mais cela n’a pas empêché que six cents hommes des Mac Donell de Glengarry rejoignent le prince Charles Edouard Stuart, sous le commandement de Mac Donell de Lochgarry. Ils ont été impliqués dans un grand nombre de batailles, y compris lors de l’escarmouche de Highbridge qui a été le véritable premier engagement entre le gouvernement du roi Georges de Hanovre et les troupes jacobites. Les Mac Donell de Glengarry ont également combattu à l’escarmouche de Moor Clifton et à la bataille de Prestonpans en 1745 où ils ont été victorieux. L'année suivante, ils ont également combattu à la bataille de Falkirk et à la bataille de Culloden. Très peu d’entre eux sont revenus de cette dernière bataille et le Duc de Cumberland, surnommé « le boucher » a achevé de mettre les Highlands à feu et à sang, vidant les Highlands de ses habitants. « Il a créé un désert et il l’a appelé paix »… 
Si bien qu’à la fin du 18e siècle, la majorité du clan Mac Donell de Glengarry a émigré au Canada où le clan s’est reconstitué peu à peu et a fondé le comté de Glengarry dans l’Ontario. 

Le Clan MacKenzie

 

MacKenzie : fils de Kenneth (Mac : « fils de ») ou dans sa forme gaélique MacCoinneach (fils du bel homme)

Devise du clan : Luceo non uro (I Shine not Burn // Je brille mais ne brulle pas)

Les chefs du clan Mackenzie sont à la tête du quatrième clan le plus puissant en Ecosse. Leurs terres s’étendent de l'île de Lewis à l'ouest au comté de Ross sur la côte est du continent.
Traditionnellement, le chef du clan des Mackenzie de Seaforth était appelé « Caberfeidh » (Bois de cerf). 

La ligne masculine directe s’est éteinte en 1815 à la mort de François Mackenzie Humberston,le dernier Seigneur des Mackenzie de Seaforth. Le célèbre voyant Brahan prédit les circonstances tragiques de sa mort deux siècles plus tôt. Il a prédit que le dernier des chefs mourait sourd et muet. François Mackenzie dont la vue et l’ouïe ont été détruites par la scarlatine a étrangement accomplie la prophétie. Il a survécu à ses quatre fils et la lignée s’est éteinte avec lui.

Le nom Mackenzie signifie "fils de Kenneth" ou, dans sa forme gaélique, MacCoinneach, "fils du bel homme". Selon la légende, le clan est d'origine celtique et descendrait de la maison de Lorn, mais l'histoire ancienne de la famille demeure floue. Elle semble néanmoins s'être établie en 1270 dans la région d'Eilean Donan, puissante forteresse située à l'embouchure du loch Duich. Les campagnes du roi Haakon à l'ouest du pays étaient encore fraîches dans les mémoires, et malgré la défaite du roi norvégien à la bataille de Largs en 1263, la menace de nouvelles invasions restait intacte. Ce qui explique que les Mackenzie furent enrôlés comme gardes du corps du roi et que Colin Mackenzie reçut des terres dans le Kintail. Les premiers témoignages fiables sur la famille remontent à 1427 avec Alexander Lonraech, 7ème chef du Kintail qui fut convoqué au Parlement par Jacques 1er pour lui faire renouveler son serment d’allégeance. En 1491, le clan écrasa les Mac Donald à Blair-na-Park et en 1513 John de Kintail soutint Jacques IV à Flodden. Colin, 11ème chef, se battit pour Marie Stuart, reine d'Ecosse, à Langside en 1568, mais il reconnut Jacques VI l'année suivante.

Les Mackenzie devinrent Lord de Kintail en 1609, comtes de Seaforth en 1623 et comtes de Cromartie en 1702. A l'ouest, ils avaient toujours le contrôle d'Eilean Donan. Ils étaient aussi propriétaires du château de Leod, achevé par Sir Rory Mackenzie après son mariage avec Margaret Macleod. Grace à elle, Rory acquit le domaine de Macleod à Lewis en 1616. Et il devint l'un des baronnets de Nouvelle-Ecosse en 1628.

Les Mackenzie s'illustrèrent dans de nombreux domaines. Sir Alexander Mackenzie (1764-1820) se fit connaître comme explorateur dans le nord-ouest du Canada. Le fleuve Mackenzie lui doit son nom. Alexander Mackenzie (1822-1892) fut le premier ministre libéral du dominion (1873-1878). Et enfin, le célèbre romancier et dramaturge Sir Compton Mackenzie (1893-1972).

 

Le Clan Erskine, Comtes de Mar

 

 

Le titre de comte de Mar est issu de la province historique de Marr qui couvrait, à partir du IXème siècle, les territoires des comtés de l’Aberdeenshire et du Banffshire. Ce n’est vraisemblablement qu’à partir du XIIème siècle que le titre fut porté par les successeurs des seigneurs du territoire de Mar. 

Le premier seigneur de Mar était irlandais et s’appelait Domnal mac Eimen mac Cainnech. Il combattit avec le célèbre chef Irlandais Brian Boru à la bataille de Clontarf en 1014 qui vit les Irlandais et les Vikings s’affronter pour la dernière fois, mettant ainsi fin une bonne fois pour toutes aux tentatives d’invasion de l’Irlande par les Scandinaves.

La succession au titre de comte de Mar fut assez mouvementée au cours des siècles qui suivirent et on en retrouve une trace que l’on peut considérer comme fiable qu’à partir du moment où le titre arriva dans le clan des Erskine ; grâce notamment au roi Alexandre II qui l’attribua au début du XIIIème siècle à son fidèle compagnon Henry Erskine, propriétaire de la baronnie de Erskine. Erskine était un territoire assez important qui se situait au sud de la rivière Clyde, à quelques kilomètres à l'ouest de Glasgow. 

La famille de Henry Erskine étaient de fervents partisans de Robert Bruce et étaient liés à lui par le mariage de la fille aînée de Erskine à Thomas Bruce, le frère du roi Robert. Pendant des années, ce lien valut à la famille de récolter les fruits du succès des Bruce et après le règne de Robert Bruce, les Erskine bénéficièrent encore longtemps de son aura et restèrent dans les sphères du pouvoir.

Le roi David II d’Ecosse nomma Sir Robert Erskine connétable et garde du château de Stirling. Cette fonction royale est, d’ailleurs, toujours détenue par le chef du clan actuel, dont les fonctions consistent, entre autre, à accueillir le monarque aux portes du château lorsqu’il vient en visite à Stirling.

Quand Alexandre, comte de Mar, mourut en 1435, Sir Robert Erskine hérita du titre. Mais le roi David lui retira le comté en 1457, sous prétexte qu'il ne pouvait appartenir à un supporter de la maison royale des Stewart (Stuart). Et Sir Robert dut attendre dix ans avant d’être élevé au titre de Lord Erskine.

Le 4ème Seigneur Erskine était un proche de Jacques IV d’Ecosse ; ils combattirent ensemble en septembre 1513 à la bataille de Flodden et pour le remercier de sa fidélité, le fils de Lord Erskine, fut nommé tuteur du jeune James V, futur roi d’Ecosse. A partir de ce moment-là, la responsabilité de la garde des jeunes futurs rois d’Ecosse fut attribuée pendant cinq générations aux Erskine. Mary, Queen of Scots, fut confiée aux bons soins du 5ème Seigneur Erskine, et après sa mort, elle montra à la cour son soutien et sa confiance à la famille par l’attribution du titre de comte de Mar à son fils, le 6ème Seigneur Erskine. 

Tout au long des guerres d’Indépendance, la noblesse écossaise démontra ses grandes facultés d’adaptation aux changements et surtout son opportunisme : elle n’hésita pas à changer de religion et d’opinions politiques en fonction des alliances et du profit qu’elle pouvait en tirer. Cela faisait partie de la tradition, des mentalités et des coutumes écossaises ; c’était devenu un sport national et personne ne s’en offusquait. Mais même parmi cette société chahuteuse, versatile et indisciplinée, le comportement de notre ami John Erskine, le 6ème comte de Mar marqua les esprits et suscita la réprobation de ses pairs. Il dépassa tellement les bornes du « politiquement correct » qu’il réussit le tour de force d’être accusé de trahison par les anglais et les Jacobites en 1716 peu après la défaite de Sheriffmuir et fut même dépossédé de ses terres et de ses titres. Un édit de trahison fut prononcé par le roi Georges 1er de Hanovre (roi d’Angleterre) et le clan Erskine ne put retrouver le titre de comte de Mar qu’en 1824.